Didon & Énée « Le Poème Harmonique

Didon & Énée

Que Le Poème Harmonique choisisse de remonter Didon et Énée de Purcell peut surprendre. Non seulement parce que l’ensemble n’avait encore jamais rendu hommage aux compositeurs anglais à l’opéra, mais aussi parce qu’il s’est toujours consacré aux œuvres rares qui méritent d’être redécouvertes et défendues. C’est pourtant le génie de Purcell qui a frappé Vincent Dumestre. Purcell synthétise son époque tout autant qu’il innove : dans une vie musicale qui a duré à peine vingt ans, il décline dans tous les genres huit cents œuvres toujours reconnaissables de son empreinte. A l’égal de Bach et de Monteverdi, on reconnaît son génie à son inspiration mélodique : ainsi la plainte de Didon, l’un des plus beaux airs de l’histoire de la musique, pourtant écrit par un jeune homme qui n’avait qu’une vingtaine d’années.
Suivant la voie tracée par notre Bourgeois Gentilhomme, qui rendait pour la première fois à la pièce de Molière le visage musical voulu par Lully, nous tenterons d’approcher la construction et le rythme originel du plus populaire chef d’œuvre de l’opéra anglais. La démarche musicale de Vincent Dumestre rejoint celle des metteurs en scène Cécile Roussat et Julien Lubek, avec lesquels il avait déjà créé Le Carnaval Baroque, spectacle fondé sur l’interaction de la musique avec des disciplines qui ne lui sont pas spontanément associées. Les interludes instrumentaux sont l’espace privilégié dans lequel se déploie un monde de créatures fantastiques, projection mentale des protagonistes, ou allégorie des personnages chantés par le chœur.

La presse en parle :

« Le chef du Poème Harmonique donne une profondeur dramatique sensible à l’ouvrage, en adoptant des tempos souvent lents (l’Ouverture, le chœur qui clôt le I et toute la fin) mais subtilement animés, avec de vraies pulsions chorégraphiques dans les danses. Son orchestre est soyeux, avec des cordes lumineuses, quelques bois fringants et un continuo riche, souvent à découvert, notamment les cordes pincées : deux guitares, une harpe et un virginal. Une beauté subtile et fantasque s’en dégage, en harmonie avec le visuel peu banal concocté par Cécile Roussat et Julien Lubek. »

(Opéra Magazine n°96, juin 2014)

« La poésie aura toujours raison des cœurs, quand elle défend la vérité d’une œuvre sans tomber dans la mièvrerie. Le Poème Harmonique, au sens large, aura montré à travers sa riche conception qu’il est possible de grandir par le rêve, et que les « classiques » du répertoire ont encore bien des choses à révéler sur notre humanité, à qui sait les décrypter ! »

(Muse Baroque, juin 2014)